De temps à autre, un accident impliquant une automobile et un cycliste se produit. Ces événements malheureux devraient nous pousser à repenser la cohabitation auto/vélo. C'est parfois ce qui est fait, mais on remarque souvent une réaction de déni de la part d'une certaine catégorie d'automobilistes, déni alimenté par divers médias que je qualifierais de médias à objectivité variable.
Ce déni est matérialisé par un intéressant sophisme : un accident causé par une erreur du cycliste (ce qui arrive, bien sûr, nous sommes tous faillibles) prouve indubitablement que les cyclistes dans leur ensemble ne respectent rien et qu'il faudrait les mettre au pas
, les responsabiliser
. Par réflexivité, on serait alors en droit de s'attendre à ce que le même discours s'applique envers l'incivilité des automobilistes lorsque l'accident a été causé par une manœuvre illégale ou dangereuse d'une auto, mais que nenni! Lorsque la responsabilité repose sur une erreur de l'automobiliste, on dit du cycliste qu'il aurait dû être prudent
, avoir mieux jugé la situation
, etc. Bref, quoi qu'il arrive, c'est la faute du cycliste.
Dans ce billet, je présente un exemple d'intervention médiatique, où un chroniqueur connu commet précisément ce sophisme, et pas rien qu'un peu...