Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Tous des délinquants

On entend régulièrement des cyclistes et associations de cyclistes réclamer de meilleures infrastructures et des changements au code de la sécurité routière (CSR) afin de mieux l'adapter aux cyclistes. La réaction des gens varie alors entre une approbation sans réserve, l'indifférence la plus totale (comme pour la plupart des nouvelles touchant autre chose qu'Occupation Double ou le hockey, en fait) et le discours scandalisé, ce dernier s'exprimant généralement par une suite de borborygmes suivis d'un argumentaire reprenant systématiquement les éléments suivants, à peu de choses près :

  1. Qu'est-ce qu'ils font à vouloir rouler sur la route, ces cyclistes? Ils ne paient même pas de taxes!
  2. Qu'ils commencent par suivre les règles avant de vouloir les changer (s'ensuit généralement une histoire où votre interlocuteur relate avoir vu un cycliste foncer à au moins 60 km/h sur le trottoir à travers un groupe d'enfants en prenant bien soin de viser les plus mignons)
  3. Les règles sont bien comme elles sont, suivre le CSR permet déjà à tout le monde d'être en sécurité de toute façon.

Véridique, tout cela? Rien n'est moins sûr...

Fil des billets - Fil des commentaires

samedi, mai 25 2019

«Mononcle Richard» et ses feux rouges

Parmi les choses qui ne changeront probablement jamais, on retrouve la traditionelle chronique creuse sur les cyclistes et le code de la route. Cette année, c'est «Mononcle Richard» que nous retrouvons sur un quelconque plateau de Quebecor. On notera que je me permets de le désigner ainsi puisque c'est littéralement le titre de la chronique et qu'il se qualifie lui-même de mononcle. Je suis dubitatif quant à ce choix de qualificatif qui m'apparaît plutôt déservir sa position affichée de "gros bon sens", mais après tout, qui suis-je pour juger du choix d'un nom, moi qui m'octroie le titre de zoïle à pédales...

Dans tous les cas, cette chronique m'a fait penser à quelque chose : depuis un an, j'ai maintenant une caméra fixée au guidon de mon vélo. À l'origine, je l'ai achetée pour documenter les quelques interactions houleuses avec d'autres usagers de la route, mais j'ai réalisé que les séquences vidéos qu'elle acquiert pourraient m'être utiles à autre chose. Si je les observais en ne me concentrant sur les feux rouges et leur respect par les automobilistes, qu'est-ce que j'obtiendrais? La réponse dans ce billet.

Lire la suite...

mardi, décembre 18 2018

La rétrospective 2018 d'un zoïle, version vidéo

En mars dernier, je me suis offert un cadeau d'équinoxe : une GoPro Hero 6. Je sais, je suis prodigue à un point qui frôle l'irrévérence, mais je l'ai (au moins) achetée avec un objectif en tête, à savoir mieux faire connaître la réalité d'un cycliste urbain à Québec. Je vous offre ici une rétrospective de ma saison cycliste 2018, agrémentée d'une petite analyse.

Lire la suite...

jeudi, septembre 13 2018

Des feux et des cyclistes

Il y a maintenant trois ans, j'ai publié un billet intitulé Plongeon dans l'illogisme : les passages piétonniers et cyclistes. Dans ce billet, je déplorais à quel point les cyclistes faisaient face à des situations illogiques et contradictoires aux feux de circulation et démontrait, exemples à l'appui, comment ce genre d'aménagement ne pouvait que mener à des frustrations et des problèmes légaux alambiqués. La situation s'est-elle améliorée depuis? Bien sûr que non, sinon je n'en ferais pas un billet. En plus d'exposer de nouveaux croisements dangereux ou illogiques, ce billet présente deux témoignages que j'ai reçus depuis et qui constituent, à mon avis, une illustration éclatante des conséquences possibles de tels aménagements.

Lire la suite...

vendredi, août 7 2015

Une histoire de paille et de poutre (et accessoirement de camionneurs)

Dans l'océan d'ennui qu'était le mien lors des cours de catéchisme, dans mon jeune temps, il y avait, de temps à autres, de petites vaguelettes d'intérêt qui surgissaient inopinément. Parmi celles-ci, je me remémore encore d'une expression qui m'avait marquée, issue de je ne sais trop quel Évangile :

Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère.

Je me souviens m'être demandé comment quelqu'un pouvait se rentrer une poutre dans l’œil sans s'en apercevoir, mais l'enseignante, qui ne semblait pas apprécier ces questionnements métaphysiques que je considérais pourtant être de la plus haute importance, eut tôt fait de me rappeler à l'ordre en m'expliquant que c'était une parabole et qu'il ne fallait pas la prendre au pied de la lettre — suite à quoi je demandai ce qu'était une parabole et pourquoi Jésus prononçait des mots qu'il ne fallait pas écouter, pour me retrouver subséquemment, après quelques péripéties qui m'échappent, dans le bureau d'un directeur hélas tout aussi peu enclin à partager mes considérations théologiques.

Bref, je m'égare — considérant l'étendue actuelle de mes connaissances religieuses, je ne peux heureusement m'égarer très loin — mais il reste que cette parabole représente parfaitement un problème relativement répondu chez une catégorie d'automobilistes, ainsi que chez une catégorie de cyclistes : décider qu'un acte illégal, même anodin, mérite une peine exemplaire tout en commettant soi-même d'autres actes illégaux... Dans ce billet, je m'intéresse à deux vidéos récemment publiées, l'une sur une page Facebook nommée ''L'heure juste du camionneur'' et l'autre sur une page personnelle, mais vues plusieurs centaines de milliers de fois, et qui présentent exactement cette tare.

Lire la suite...

lundi, juin 15 2015

Plongeon dans l'illogisme : les passages piétonniers et cyclistes

Le Code de la Route a ceci de particulier qu'il est conçu de manière à être le plus constant possible dans ses directives. En combinaison avec les normes du Ministère des Transports du Québec, il fait en sorte de minimiser la prévalence de situations surprenantes ou déconcertantes. C'est très bien ainsi : après tout, personne ne voudrait d'un Code de la Route qui ne soit pas prévisible. Là où le bât blesse, c'est lorsque l'on s'intéresse aux installations destinées aux cyclistes. Dans ce billet est exposé ce qui constitue probablement le pire illogisme : les passages piétonniers et les cyclistes.
 

Lire la suite...

jeudi, septembre 25 2014

La folie de l'octogone écarlate

On nous martèle souvent que les cyclistes ne respectent pas les arrêts obligatoires. Si, d'un strict point de vue législatif, c'est vrai, quoiqu'à nuancer par une comparaison avec le comportement des automobilistes (voir article sur le respect du CSR), on néglige souvent un facteur crucial qui influe beaucoup sur le non-respect du Code de la sécurité routière. Ce facteur, je vais l'exprimer ici d'une manière quelque peu crue, mes lecteurs me le pardonneront : le sentiment d'être pris pour un débile.

Lire la suite...

jeudi, août 28 2014

L'illusion de la sécurité

La plupart des gens sont portés à croire qu'un cycliste suivant à la lettre le Code de la sécurité routière (CSR) est forcément en sécurité – et que, par effet de bord, un cycliste en danger est forcément quelqu'un contrevenant à un article de ce même code. Bien que j'aimerais (sincèrement) donner raison à ces personnes, ce n'est malheureusement pas le cas en pratique. Il y a des dizaines d'exemples plus ou moins parlants à cet effet. Ce billet expose cinq des situations les plus éloquentes.

Lire la suite...

mercredi, août 27 2014

Quintessence de la délinquance : une comparaison automobilistes - cyclistes

Il est de bon ton aujourd'hui de parler de la “délinquance cycliste”, particulièrement chez les chroniqueurs et animateurs à la langue un peu trop bien pendue. Les cyclistes seraient ainsi une classe à part ne respectant rien, au contraire des vertueux automobilistes (généralement, on inclut ici les mots “bon père de famille qui travaille pour nourrir ses enfants”, histoire de bien montrer que les cyclistes ne sont que des parasites troublant la quiétude de la majorité travaillante).

Qu'en est-il au fond? Il y a deux manières d'aborder la question. La première se résume par la maxime dura lex sed lex; ici, on recherche une application stricte du Code de la sécurité routière (CSR). La seconde, au contraire, vise à considérer l'esprit du CSR plutôt que sa lettre, sachant que le but de celui-ci est au fond que tout le monde puisse utiliser le réseau routier sans y risquer sa vie. De ce point de vue, une incartade peut être parfaitement bénigne si elle ne met personne en danger. Selon chacun de ces points de vue, qui doit porter le bonnet d'âne?

Lire la suite...